La photo est en noir et blanc, elle est rayée, mais cela importe peu. Aujourd’hui elle me paraît avoir d’avantage de réalité et ces petits points blanc sur le papier, des défauts qui se mêlent aux taches de lumière ils ajoutent de la réalité au document.
C’est l’été. L’ombre de la vigne vierge anime la scène. Je suis sur les genoux de mon père, attentif à ma mère qui me verse de l’eau m’aidant à soutenir un bol que je tiens maladroitement. Mon père me fait signe de regarder le photographe. Dans l’intrication des branches, je crois voir un oiseau, les branches bougent. C’est un peu d’air agité entre les tâches d’ombres et de lumières. Je m’en souviens c’est perceptible encore.
Sous cette pergola, c’est un instant de fraîcheur, on voit sur une table une coupe contenant une pastèque, deux bouteilles et un gobelet. Ma sœur est attentive, mon père et ma mère sourient largement sans une ombre aux lèvres c’est comme un collier de perles.
C’est un jour de repos, la lumière est intense c’est midi. Un petit chien partage les genoux de mon père et en premier plan une oie qui du coin de l’œil regarde celui qui a capturé cet instant. Dans l’intrication des branches un oiseau, il a un plumage noir et blanc et le bec jaune. Il y a une tâche sur la photo juste sur le bec, le document est ancien, j’ai deux ans trois peut être. Mais aujourd’hui encore je sens cela en moi très fort.
Ma sœur à une robe à pois blanc. C’est comme un combat entre l’ombre et la lumière, l’ombre de la vigne et caparaçonnée du feuillage, mais la lumière est forte. La chaude lueur inonde la table, l’oiseau a quitté la branche. Le jaune c’est une tâche de café.